Liberté académique

POLITIQUES

Au Canada

La déclaration de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) sur la liberté académique stipule que les universités œuvrent « pour le bien commun de la société en contribuant à la quête et à la diffusion du savoir et des idées et en encourageant les membres du personnel académique et les étudiants à penser et à s’exprimer en toute indépendance. » Elle définit la liberté académique comme étant « le droit, non restreint à une doctrine prescrite, à la liberté d'enseignement et de discussion, à la liberté d'effectuer des recherches et d'en diffuser et publier les résultats, à la liberté de réaliser et d'exécuter des œuvres de création, à la liberté de prendre part à des activités de service, à la liberté d'exprimer ses opinions au sujet de l'établissement d'enseignement, de son administration et du système au sein duquel une personne travaille, à la liberté d'acquérir et de conserver des documents d’information dans tous les formats et d'en favoriser l'accès, et à la liberté de prendre part à des organismes professionnels, universitaires ou collégiaux représentatifs. La liberté académique englobe toujours la liberté de passer outre à la censure institutionnelle. »

La politique de l’ACPPU stipule également que la liberté académique « n’exige pas la neutralité de la part du personnel académique » et que « tous les membres du personnel académique ont le droit d’accomplir leurs tâches sans craindre de représailles ni de contraintes de la part de l’employeur, de l’État ou d’une autre source. »

Au Québec

À la fin de l’année 2021, la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire e été créée pour approfondir certaines des questions soulevées dans un rapport sur les université précédemment soumis par le Dr. Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec. La Commission a mené des sondages auprès d’étudiants et d’universitaires et a entendu les témoignages de nombreuses personnes et organisations. Leurs conclusions étaient sans équivoque : les professeurs et les étudiants s’autocensurent régulièrement, surtout dans les universités anglophones.
 
Dans leur rapport final, la Commission a défini la mission des universités québécoises comme devant assurer la production et la diffusion de connaissances par des activités telles que la recherche, la création, l’enseignement et le service à la société. Elle définissait la liberté académique comme étant le droit d’enseigner, de discuter, de rechercher, de créer, et de publier sur n’importe quel sujet académique sans contraintes doctrinales ; d’exprimer son opinion sur son institution ou le système dans lequel on évolue ; de ne pas être soumis à la censure institutionnelle ; et de participer librement aux activités des organisations professionnelles et académiques.
 
La Commission recommandait que :

  • Le Québec dépose une loi pour définir la liberté universitaire ainsi que la mission de toutes les universités du Québec, afin que le plein exercice de la liberté universitaire et de l’autonomie des universités soient des conditions sine qua non pour permettre aux universités de remplir leur mission, et pour assurer que les universités promeuvent et protègent la liberté universitaire ;
  • Chaque établissement se dote d’une politique sur la liberté universitaire ;
  • Chaque établissement se dote de leurs propres comités pour promouvoir la liberté universitaire des étudiants et du personnel, et pour entendre les plaintes et les litiges portant sur la liberté universitaire, et pour signaler ces violations au gouvernement ;
  • Le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec produise un rapport annuel sur les situations où la liberté universitaire n’a pas été respectée.

La Commission déclarait également que :

  • Les salles de cours ne sont pas considérées comme des « espaces sécuritaires » (« safe spaces »), qu’il n’y a pas de droit de ne pas être offensé, et que toutes les idées et théories peuvent être discutées et débattues dans une salle de cours ;
  • Avoir recours à des traumavertissements relève entièrement de la décision du professeur ou de l’instructeur ;  
  • Les universités devraient mettre en place des politiques pour éviter la cyberintimidation ;
  • Les universités devraient activement défendre et protéger la liberté universitaire, et défendre tout membre du corps professoral contre lequel une action en justice est intentée suite à l’exercice de sa liberté universitaire ;
  • L’université, en tant qu’institution, devrait faire preuve de réserve lorsqu’elle exprime une opinion sur une question qui fait l’objet d’un débat.

En 2022, l'Assemblée Nationale du Québec a fait adopter la loi 32, soit la LOI SUR LA LIBERTÉ ACADÉMIQUE DANS LE MILIEU UNIVERSITAIRE.

Aux États-Unis

Suite à un certain nombre d’incidents au cours desquels des étudiants ont cherché à empêcher ce qu’ils considéraient comme des cours controversés, le président de l’Université de Chicago, Robert J. Zimmer, et le recteur, Eric D. Isaacs, ont formé le Comité sur la liberté d’expression de l’Université de Chicago. Les « Principes de Chicago » décrivent l’engagement global de l’université en faveur d’un débat et d’une délibération libres, solides et sans entraves entre tous les membres de la communauté universitaire.
 
De plus, le doyen des étudiants, John Ellison, a déclaré que l’Université ne soutenait pas l’utilisation de traumavertissements ou « d’espaces sécuritaires » (safe spaces).
 
Plus précisément, l’Université de Chicago a déclaré que bien que l’université « attache une grande importance à la civilité, et, bien que tous les membres de la communauté universitaire partagent la responsabilité de maintenir un climat de respect mutuel, les préoccupations concernant la civilité et le respect mutuel ne peuvent jamais être utilisées comme justification pour mettre fin à la discussion d’idées, aussi offensantes ou désagréables soient-elles pour certains membres de la communauté universitaire. En un mot, l’Université soutient le principe selon lequel le débat ou la délibération ne peuvent être supprimés parce que les idées avancées sont considérées par certains ou même par la plupart des membres de la communauté universitaire comme offensantes, imprudentes, immorales ou erronées. Il appartient aux membres individuels de la communauté universitaire, et non à l’Université en tant qu’institution, de porter ces jugements pour eux-mêmes et d’agir sur ces jugements non pas en cherchant à supprimer la parole, mais en contestant ouvertement et vigoureusement les idées auxquelles ils s’opposent. »
 
« Les Principes de Chicago » ont maintenant été adoptés par de nombreuses universités américaines.

GROUPES QUI DÉFENDENT LA LIBERTÉ ACADÉMIQUE ET FONT LA PROMOTION DU DIALOGUE

Vous trouverez ci-dessous quelques liens vers des groupes qui tentent de promouvoir un dialogue constructif et qui souhaitent aider les gens – en particulier dans les collèges et les universités – à favoriser un engagement ouvert, honnête et confiant.

Au Canada

Aux États-Unis

En Europe

RAPPORTS